Air d’été, tout léger
Exposition présentée à Circa art actuel à Montréal (2025)

Douceur des matières, élégance de formes, vocabulaire coloré. Steffie Bélanger nous raconte un Air d’été, tout léger, scandé par le sablage du bois, les tissus élastiques et les rayures vibrantes.
La démarche de l’artiste s’appuie sur une exploration de l’interface entre art et narration, entre matière et perception, entre espace et surface, qui interrogent les empreintes d’une histoire balnéaire, les traces d’un héritage visuel au bord de l’eau.
« À la plage, je m’imagine… le sable chaud qui me brûle les pieds, les parents qui interpellent leurs enfants quand le lunch est prêt et les souvenirs de tous les étés passés remontant tranquillement au gré des vagues»
Ce sont, en effet, les potentiels narratifs de l’installation qu’elle entend questionner pour révéler le côté ironique de nos habitudes à la plage. On y rencontre une enfilade de valises de chars encrées sur papier et bien paquetées pour la sortie prisée des familles ou amis nombreux. Ça sent déjà l’été. Plus loin, serviettes de plage et chaises longues annoncent la couleur. Ode à la diversité des corps en taille directe et aux costumes de bain cousus main. Dans une effervescence récréative, ça sent aussi la crème solaire. On rejoint ensuite les vagues, gravées au laser, qui caressent le bois franc, le silicone mou, le bleu intense et le jaune solaire. Sans oublier le sens pointu des titres qui réinterprètent le langage visuel de tout cela. L’artiste soigne ses créations nourries d’humour et de dérision. Un tantinet provocatrice. À sa manière. Toujours légère.
Son univers poétique de la plage justifie des ensembles évocateurs de réelles particularités. Pour Renfiler un maillot mouillé, la sculptrice nous porte dans son travail de découpes chirurgicales du frêne et de recomposition minutieuse par emboîtements. Tous les éléments de la figure, déconstruits puis reconstruits sans clous ni vis, apportent une sorte d’épaisseur vitale au sujet. Il n’y a aucun effet facile, tout est dans le passage de cet « être » composite irrésistiblement lié à la difficile tâche de se (dé)vêtir sans pudeur ni intimité. Une part ludique n’est jamais loin.
Pourtant, sous couvert d’un esthétisme séduisant, son art peut impulser le perturbant. Avec On ne parlera de rien, ce sera formidable, qui clôt cette sortie à la plage, l’artiste dépasse la recherche formelle. Elle a construit une vision aboutie et décalée qui communique aussitôt une sensation d’étrangeté. Un soleil de midi (éc)rasant et une glacière de cire devenue l’obsession d’une volée de goélands créent ainsi une tension qui invite le vacancier à réfléchir sur sa relation avec la nature sauvage, comme terrain de plaisance et d’abandon.
Tout l’art de Steffie Bélanger lui demande une réflexion assez longue, ainsi qu’un nécessaire aller-retour sur l’œuvre. De fait, elle travaille dans la précision, avec des ajouts et des retraits, et privilégie la lecture polysémique par le chemin détourné de la métaphore visuelle. Ainsi, ses installations sculpturales qu’elle rend en partie cinétiques s’empressent de traverser la rétine et de rejoindre notre imaginaire, les pieds nus dans le sable.
-Texte de Lindsay Roels
Cliquez ici pour lire l’article mettant l’exposition en lumière dans Le Devoir.















Servez à ce monsieur une bière et des kiwis
Exposition présentée à la Galerie B-312 à Montréal (2021) et au Lieu art actuel à Québec (2023)

L e s m o n d a i n e s
Ambiance de velours côtelé.
L’hôtesse, J’ai fait semblant d’aimer ça, accueille doucement les convives dans son univers où l’on papote en se trémoussant. Vêtue d’un tissu d’assurance, elle est disposée à affronter tous les aléas de cette soirée. Elle pourrait chanceler, mais ne chutera pas. C’est une soirée mondaine — les secrets bien gardés se déversent et les coeurs brisés recollent leurs morceaux à grande lichée de champagne. Une faune bigarrée a troqué leur rassurante routine pour une nuit pleine de promesses qui ne seront pas toutes tenues. La cambrée J’ai pleuré dans mon char berce ce qui lui reste de naïveté, suspendue dans un moment de grâce. Elle y croit encore, mais moins. Hypnotisés par des rythmes distincts, Plus de courage que de profondeur et Danser sans souci partagent un moment d’insouciante symbiose alors qu’elles envoient valser le poids du quotidien à chaque mouvement de bassin. J’ai pas le temps de t’haïr — essence de noblesse au naturel renversant — maintient son équilibre fragile malgré les flots qui coulent. Elle a un petit quelque chose d’inquiétant, de trop placé pour ne vouloir que du bien. Tout pourrait chavirer.
Tout au fond, Je t’ai même cité dans mon dernier rendez-vous chez la psy émoustille gracieusement les convives avec une assurance désarmante. Elle a l’habitude de ses soirées et flotte langoureusement d’une invitée à une autre sans attachement. Personne ne pourra vraiment l’attraper, elle est la reine du bal. Bien assis dans son fauteuil, Il dégage rien, même pas une odeur, seul représentant de son genre, retrace les souvenirs d’une aventure frivole avec J’ai les mains collantes. Le pauvre contemple l’échec alors que celle qui a volé son coeur refait sa vie avec nonchalance au coin du buffet.
Les mondanités ont commencé, personne ne sait comment cela va finir.
– Texte de Marie-Michèle Plante




















Exposition: Soirée Mondaine (2020)
Exposition : J’aurais voulu être un artiste suisse (2017)
L’utilité de l’inutilité (2017)
Toi & Moi, ça va nulle part (2015)
bois et quincaillerie d’aluminium usinée
Discussion à la Rivière : La Brise (2013)
matériaux diverses
Sculpture-performance en collaboration avec Marie-Michèle Plante dans le cadre du projet Complot X
Photo: Karine Tanguay
L’Empoteuse (2013)
Polyuréthane, paraffine et bois recyclé
Sculpture statuaire fait dans le cadre de la résidence de chantier libre 4 au atelier Jean Brillant.
La Manivelle (2011)
Tissu de fibres extensibles, corde, métal et bois
La Manivelle is a manipulate mechanic sculpture exploring a simple action created by a simple gesture. The negative space of the fabric extension and the participant’s body relation changed. This malleable sculpture depended upon the participant’s undertaken of action to take form. Otherwise the movement remains static in the anticipation that the action will have take place. With a minimalist approach, La Manivelle takes the shape of a simple action. By turning the handle, the stretch fabric attached around a five feet diameter circle extends till raised an inch off of the structure. Here, the challenge is to reproduce the exact same picture that anyone saw in their mind before it moved. With this lack of surprise a tedious humdrum moment is created. The participant act like an engine tool, as the sculpture remains identical to what the artist wanted. This ambiguous situation and the stretching movement give to this piece a certain momentum, a certain presence.
Romance (2012)
Matériaux diverses
Romance is a performative sculptural installation where the artist is lift in the air and interacted with a wood column. The artist is suspended horizontally with body harness and licks upward a column at the same time she is lifted. She is lifted up by a crank and pulley system activated by someone else. The mechanic sculpture appears like a kind of torture machine, but its function remains ambiguous. During their ascension, the artist licks a slit carved into the soft wood column. The idea is to push the love of texture to the extreme. Through this sensual action, an intimate moment between the artist and the sculpture is created.
Diane’s Garden (2012-2013)
Bois, métal et Velcro
Diane’s Garden is a sculptural installation that reflects the voice’s influence on the individual; the impact of a discourse on collective opinion. It’s the exploration of sound as a visual concept by activating the negative space in the sculpture’s architecture and by the rhythm that is create with multiple wooden beams. The aim is to create the impression of a frozen time in area. It demonstrates how the sense of hearing is omnipresent because it cannot be turned off. As Canadian composer Raymond Murray Schafer said « There are no earlids ».
Point de Suspension (2011)
Bois, corde et poulies