Démarche

Ma démarche débute avec une phrase lue, entendue ou inventée. Ces mots seront le point de départ à l’œuvre et octroieront une certaine personnalité à l’objet dès le tout début. J’échafaude des sculptures avec des titres tels que :  Toi et moi, ça va nulle part, J’ai fait semblant d’aimer ça ou bien « My ovaries told me that Im ugly », en utilisant principalement le bois, mais aussi la fibre et le métal.

L’apparence formelle de mes sculptures suggère une ambiguïté esthétique entre la prothèse, le mobilier et le jouet. En employant des mécanismes simples et reconnaissables, la projection mentale d’un mouvement est créée, produisant un évènement en suspens. Le corps se doit d’entrer en contact avec la sculpture pour mettre en branle ce mouvement. Au moyen d’interventions performatives, mon objectif est de faire la démonstration du fonctionnement de l’objet, ou plutôt de sa non-fonction. J’entrevois la performance comme un accompagnement, à l’image de fèves vertes, mais celles cuites à point et roulées dans le beurre (pour ne pas les dénigrer à titre de garniture ennuyeuse). Il m’est essentiel que la sculpture prédomine dans l’espace par rapport à l’action et qu’elle demeure autonome. Mon rapport au bois est aussi très distinctif, puisque j’explore les techniques de l’ébénisterie en les appliquant à des formes sculpturales.

Dans mes recherches, j’embrasse le concept d’inutile qui partage mon quotidien d’artiste. L’idée est d’épouser le fait que l’art est fondamentalement anti-productif et qu’il est primordial qu’il le reste. Mes sculptures servent davantage à raviver l’inutilité comme valeur essentielle.